Original: “L’AG extraordinaire permet à Implenia de bétonner ses assises”
Les dés étaient jetés. Hier, comme prévu, une majorité d’actionnaires d’Implenia s’est ralliée à la «cause» du conseil d’administration dans son conflit l’opposant à Laxey (24 heures d’hier). A savoir le rejet de la demande du fonds d’investissement britannique, propriétaire à 34% du capital, de supprimer la règle limitant statutairement le total des droits de vote des actionnaires étrangers à un maximum de 20%, en vertu de la Lex Koller.
Le refus est net, avec 86,8% des suffrages. De quoi bétonner les assises de la direction du numéro un suisse de la construction. S’exprimant devant les 241 actionnaires présents à Zurich lors de cette assemblée générale extraordinaire, représentant 41,6% du capital-actions d’Implenia, le président du conseil d’administration Anton Affentranger s’est dit «soulagé», pointant à nouveau du doigt cette OPA «de façade» destinée à ne servir que les intérêts du hedge fund.
L’affaire, devenue très émotionnelle entre les principaux protagonistes, semble entendue, selon les dires des dirigeants d’Implenia. Laxey n’a qu’une seule motivation: mettre la main sur un paquet d’actions supplémentaire à bon compte, en vue de les revendre ensuite avec un bénéfice maximal. Toutefois, tous les observateurs ne partagent pas cette vision tranchée. Selon Christopher Kummer, professeur et président de l’Institut des fusions, acquisitions et alliances, interrogé par Die Weltwoche, un investisseur comme Roger Bühler, responsable chez Laxey pour la Suisse, n’intervient que lorsque l’entreprise montre de sérieuses faiblesses stratégiques ou opérationnelles.
Ainsi, après la fusion de Zschokke et Batigroup, le titre d’Implenia a stagné durant plus d’une année alors que parallèlement, la Bourse flambait. Quant à Saurer, que Laxey a revendu à OC Oerlikon avec une coquette plus-value de 100 millions de francs, et bien l’entreprise ne se porte pas plus mal aujourd’hui. L’hebdomadaire fait également remarquer qu’un conseil d’administration ne peut décider de faire le tri entre ses actionnaires, à l’instar d’un gouvernement vis-à-vis de son peuple.
Le mot final reviendra à la Commission fédérale des banques, seule à pouvoir juger s’il y a bel et bien eu «tricherie» de la part de Laxey lors de l’acquisition des titres d’Implenia.
ÉLISABETH NICOUD ZURICH
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